Carrières de Wihéries
Image issue de : « Carrières de Wihéries », dans Farde de Dour Presse.
Historique et évolution :
Il existait différentes implantations en ce qui concerne les carrières de Wihéries. En effet, dès 1724, il y a eu un essor des carrières de grès à Wihéries. Dans ce contexte, les pierres servaient à la construction de routes et notamment à la construction de la chaussée Mons-Bruxelles. Ainsi, jusqu’au XIXe siècle, ces dernières étaient extraites sur les terrains communaux. Puis, ce fut sur des terrains privés.
Pendant l’Ancien Régime, l’abbé de Saint-Ghislain avait accordé aux habitants de Wihéries la permission d’extraire des pierres d’un trieu. Au XVIIIe siècle, ces pierres de grès furent extraites en grande quantité notamment afin de construire de nouvelles chaussées et routes. Ainsi, dans les années 1750, les besoins en matière de grès étant important notamment en France, les autorités françaises et autrichiennes passent un concordat en vertu duquel leurs sujets peuvent acquérir des pavés de l’autre côté de la frontière.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le succès de l’extraction à Wihéries pousse à l’ouverture de deux nouvelles carrières en 1776 par trois associés[1]. Gênés par des inondations, ils n’hésitent pas à construire une machine à chevaux pour extraire les eaux qu’ils évacuent par un conduit vers la vallée du ruisseau des Prés. Les ouvriers amassent des pavés de toutes dimensions dans les environs afin de répondre le plus rapidement possible aux demandes. Cependant, quelques années plus tard, les sociétaires connaissent des difficultés si bien qu’ils négligent l’entretien de leur machine qu’ils laissent tomber en ruine. Leur indifférence leur vaut des reproches de la part des membres du village d’avoir donné une trop grande étendue à leur exploitation et d’encombrer les champs d’un grand nombre de stocks de pierres de grès.
Au début du XIXe siècle, les sous-sols de Wihéries servent à produire des pavés destinés aux routes des environs. Ainsi, entre 1826-1827, l’établissement des routes de part et d’autre augmente. Cette forte demande suscite la hausse des prix des pavés et induit de nombreuses difficultés d’approvisionnement. Cela provoquera notamment le creusement de nouvelles carrières dans la région et la réouverture d’anciennes.
Ainsi, la seule carrière en activité, dans la première moitié du XIXe siècle, à Wihéries appartient au Bourgmestre, Bernard Chevalier. Cette exploitation permet de nombreux bénéfices et tient une place importante dans la province. En effet, le grès de Wihéries se taille très bien et régulièrement. Il donne donc des pavés réguliers, unis et solides. Par la suite, avec la révolution industrielle, les machines à vapeur se multiplient si bien que l’on en retrouvera également dans les exploitations de carrières. Vers 1858, quatre carrières occupent ensemble 32 ouvriers à Audregnies, à Wihéries et au sud d’Elouges et au hameau de la Rosière.
Par après, en 1861, on retrouve trois carrières de pierres à paver à Wihéries. Ces dernières ont du succès grâce à des commandes régulières en provenance des édiles locaux qui souhaitent faire paver leurs rues. Par la suite, le développement des voies de communication telles que la gare de Wihéries, au XXe siècle, permet l’exportation dans la région des pierres en provenance des carrières de Wihéries. Par ailleurs, il est intéressant de noter que le développement de nouvelles techniques de recouvrement des rues telles que le macadam aura pour conséquence l’arrêt total des exploitations de la dernière carrière de Wihéries. Grâce à une source naturelle située au pied du roc, la carrière s’est remplie d’eau et sert de bassin de natation aux sportifs durant la Deuxième Guerre mondiale. Plusieurs bouchers y jettent les dépouilles d’abattages clandestins. Un particulier, Valère Rousseau, qui rachète le site et ses bâtiments, permet à l’administration communale de stocker les déchets inertes collectés par le service de voierie. Les édiles font procéder à une rectification du cours du ruisseau pour préserver le dépôt d’immondices des inondations. Par la suite, des individus y déposent clandestinement des fûts de couleur et d’huile. De 1974 à 1982, des déversements quotidiens de marchandises périmées en provenance de grandes surfaces atteignent une grande ampleur si bien que des odeurs insupportables gênent les habitants. De plus, de nombreux incendies eurent lieu également si bien que les édiles locaux durent prendre des mesures. Ainsi, de nombreuses couches de terre furent répandues afin d’éviter les futurs éventuels abus.
En outre, il est intéressant de noter que l’exploitation du grès à Wihéries s’est définitivement arrêtée en 1929. Dans ce contexte, des déchets ont été déposés au lieu-dit le « Trou à cailloux » qui était situé le long de la rue des Chênes.
[1] Dans ce contexte, il convient d’indiquer que nous ne connaissons pas le nom de ces trois associés.
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